Elle était fermée comme une huître. Je la sentais si fragile, si vulnérable. Elle venait d’Ubon.

C’était la fille aînée de la famille et la charge de subvenir aux besoins des siens lui revenait. Elle avait dix neuf ans.

Ses parents faisaient les marchés. Parfois ils devaient emprunter de l’argent aux placiers qui prenaient des intérêts prohibitifs.

Pour un prêt de 2 000 Bahts remboursable vingt quatre jours plus tard, ils devaient payer 100 Bahts par jour, ce qui représente un taux d’intérêt de 20% !

C’était retarder pour mieux sauter, mais les Thaïs ne voyant souvent pas plus loin que le bout de leur petit nez acceptaient ces conditions scandaleuses avec joie.

Le père les a salués avec déférence et soumission, mais les gars voulaient leur argent. Il a eu beau faire des courbettes, leur expliquer que la semaine avait été dure, leur demander un délai supplémentaire, les prêteurs n’ont rien voulu savoir.

Oy assistait impuissante à cette scène. La situation s’envenimait.Un jour, ce qui devait arriver arriva. C’était le dernier vendredi du mois. Oy et ses parents commençaient à remballer quand les prêteurs sont arrivés.


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