Description
Par-delà le sourire thaï et le wai plein de grâce, s’étend un paysage ravagé par la violence, un monde où le fait de perdre la face et le jeu des rivalités entraînent presque toujours une issue fatale, où aucun présage n’annonce le danger qui, la plupart du temps, est invisible, voire inimaginable.
Survolez au grand jour la surface de Bangkok, et le monde du noir vous semblera à des années-lumière. Cette surface est raffinée, agréable et amusante. Mais creusez plus profondément, et le paradis tropical cédera la place à un purgatoire froid et enténébré, peuplé d’âmes en peine – des âmes échouées, cabossées et ostracisées.
Les durs à cuire, les flics honnêtes comme les véreux, les ratés, les tourmentés, les petites gens comme les plus puissants, les transsexuels et les épouses secondaires, les expatriés et les créatures de l’au-delà, tous trouvent leur place dans Bangkok Noir. Mais le cœur de ce recueil, ce sont les doutes existentiels qui rongent les personnages.
Des écrivains spécialistes de la Thaïlande ont uni leurs talents créatifs pour montrer que le noir ne connaît aucune frontière géographique. Dans leurs récits aux atmosphères pénétrantes, vous découvrirez une grande variété de voix et de perceptions du noir.
admin –
Quel plaisir de retrouver Christopher G. Moore ! Et c’est d’ailleurs ce qui m’a fait choisir, dans ma PAL qui déborde, Bangkok noir. Je connais moins ou pas les autres auteurs des nouvelles de ce bouquin, mais si Christopher G. Moore a accepté de mettre ses textes au milieu des leurs, alors ok, je prends.
Alors nous voilà, grâce aux très belles plumes de ces chers auteurs, transportés à Bangkok. Surpopulation, criminalité, prostitution, manipulation, trafic d’armes/de drogues, tout est réuni pour faire de la ville le décor de ces nouvelles qui s’apparentent pour certaines à des thrillers, qui pour certaines utilisent les ressorts du paranormal, dont certaines s’attachent à décrire spécifiquement la société thaïlandaise elle-même (et ses conséquences pour le public non averti), d’autres les relations entre les farangs et leur pays d’adoption, … . Intéressant de voir à quel point ces auteurs (et la plupart des traducteurs – qu’il convient de saluer en passant) maitrisent leur sujet : plus qu’y vivre/travailler, ils ont acquis avec le temps et l expérience une connaissance de la ville, de ses activités souterraines et de ses tractations officielles, de ses travers, de ces beautés. Parmi une population si dense qu’elle en fait devenir claustrophobe certains étrangers, ils mettent tous en scène des habitants de la ville, avec des variantes : des étrangers qui comprennent ce qu’ils vivent mais n’ont pas de prise dessus, des étrangers dépassés par les événements et qui tentent de s’accrocher aux branches, des locaux qui se font piéger par leur ville, des gangsters qui voulaient profiter du système et finalement rattrapés par lui, … La ville est omniprésente, dangereuse, source de chances et de revers, de tromperies et d’amours.
Bangkok noir n’est pas « du noir pour du noir », mais une façon pour ces auteurs, via leur art, de faire découvrir une ville et une culture dont ils sont tombés amoureux et dont ils côtoient les différentes facettes. Et quand en plus cette ville leur donne tant et plus de matière pour le faire, c’en devient un véritable plaisir pour le lecteur.
http://www.unwalkers.com/bangkok-noir-collectif-gope-de-bien-noires-nouvelles/